Sans contact, le moral dans les chaussettes


Le coronavirus a mis le télétravail sur le devant de la scène depuis mars. Détesté par les uns, adoré par les autres, le homeoffice représente un important challenge pour les employés. Quelques-uns de la Banque Raiffeisen Fribourg-Est se confient sur cette nouvelle organisation du travail et sa pratique à l’avenir.

En général, il ne laisse personne indifférent. Et surtout pas les employés. La Banque Raiffeisen Fribourg-Est ne fait pas exception. Pajtesa Baftiu, responsable clientèle privée au niveau des zones guichets, le dit : « Je n’aime pas vraiment le télétravail. » Cette maman d’un enfant de 2 ans et demi a dû, durant le premier semi-confinement, composer avec son mari, lui aussi en télétravail : « Il adore le télétravail et a installé deux écrans dans notre bureau. Je me suis rabattue sur la table de la cuisine, mais ce n’est pas très confortable », détaille-t-elle. En mars, avec la fermeture des crèches et l’interdiction de faire garder son fils par ses grands-parents, Pajtesa Baftiu et son mari ont jonglé entre leur job et leur rôle de parents. « Je me levais à 4h30 pour travailler avant que mon fils ne se réveille, puis je m’occupais de lui et on échangeait avec mon mari. Je le remplaçais pour faire à manger, et ainsi de suite. Ce n’était pas facile », se souvient-elle.

Si elle admet que la situation était alors bien particulière, Pajtesa Baftiu affirme que le télétravail n’est pas compatible avec son caractère. « Il s’agit d’une manière très différente de travailler. Je n’ai pas de contacts directs avec le personnel et cela me manque. » Elle dit aimer côtoyer ses équipes afin de sentir l’état d’esprit de chacun : « Nous avons fait des séances via Skype, mais ce n’est pas pareil. L’esprit d’équipe ne se transmet pas par écrans interposés. »

En plus de son organisation personnelle, l’instauration du télétravail pousse Pajtesa Baftiu à faire beaucoup de planification : « J’ai dû mettre sur pied un planning pour 14 personnes, en évitant au maximum les déplacements. J’ai donc réorganisé les équipes en splitting teams », explique-t-elle. C’est-à-dire qu’elle a réparti les collaborateurs en plusieurs équipes afin de maintenir les succursales ouvertes même si l’un d’eux devait être malade. Pour elle, le principal défi de ces périodes de semi-confinement est de faire confiance à son team. « En acceptant qu’il est impossible de tout contrôler, ça fonctionne. La confiance, c’est la clé du succès », affirme-t-elle.

Lutte contre la solitude

Il faut rappeler que la banque avait équipé tous ses collaborateurs d’ordinateurs portables et de headsets pour téléphoner. Une simple connexion internet suffit à travailler. Du matériel appréciable, selon Marco Schaller, 21 ans, conseiller à la clientèle au guichet de Guin. Actuellement, il est en télétravail 1 à 2 jours par semaine. « A ce rythme-là j’apprécie, mais lorsque je devais rester toute une semaine en homeoffice, c’était trop long. » A lui aussi, le contact avec les clients et ses collègues lui manquait. « J’aime discuter en direct avec eux. Par téléphone ce n’est pas pareil », explique ce jeune conseiller.

Même rengaine pour Daniel Baeriswyl, 50 ans, fondé de pouvoir et conseiller à la clientèle. « A cause du coronavirus, je ne vois personne. Quand je suis en télétravail je suis seul et quand je suis à la banque il est rare que je vois un collègue ou ma responsable. » Si ce manque de contacts sociaux pèse sur son moral, il n’est pas aussi catégorique que ses collègues au sujet du télétravail : « Je me suis bien installé avec un bureau et une chaise adaptée », explique-t-il avant de poursuivre : « J’ai une pièce dédiée au travail, cela me permet de séparer ma vie professionnelle de ma vie privée. » Il aime le télétravail car il n’est pas dérangé lorsqu’il se penche sur la rédaction de rapports ou la gestion de fortune. Il admet que le homeoffice a augmenté sa qualité de vie de manière générale : « J’ai davantage de temps pour mes hobbys dont le sport, malheureusement pour le moment tout est fermé à cause du coronavirus. » Utilise-t-il des outils pour l’aider à mieux vivre le télétravail ? « Non, j’écoute beaucoup d’émissions radios sur cette question. C’est rassurant de voir que nous sommes tous dans le même bateau, cela me remonte le moral. »

Outils utiles pour le télétravail


Difficile de tenir un horaire. De ne pas être déconcentré. De trouver une bonne position à votre bureau ? Le télétravail met les travailleurs face à de nombreux défis. Trouvez dans cette page quelques outils qui peuvent contribuer à vous faciliter la vie.
Podcast : Le journal du télétravail
Nombreux sont les thèmes évoqués dans ce podcast créé par le mensuel français Management. Les épisodes sont publiés plusieurs fois par semaine. Le podcast est disponible sur plusieurs plateformes comme Apple ou Spotify.
Application : Pomodoro – Focus timer
Cette application gratuite a été développée pour se fixer des temps de travail productif conjugués à des temps de pause. Une bonne solution pour ceux qui ont de la peine à trouver un rythme en télétravail.
Site internet : Sound of colleagues
Développé par des Suédois en manque de bruit de bureau, ce site internet reproduit les bruits du bureau. Ces sons sont aussi disponibles sur Spotify. www.soundofcolleagues.com
Lecture : Le petit télétravail, L'essentiel en bref de Frantz Gault
Cet ouvrage paru aux éditions Dunod se compose de 15 fiches synthétiques qui évoquent les différents aspects du télétravail : du management au juridique, du technologique à l’organisationnel, toutes les facettes sont mises en évidence.