Train de mesure en faveur des médias

Concernant le train de mesure en faveur des médias, la Chambre patronale a décidé de laisser la liberté de vote. Les membres qui représentent l’économie cantonale, restent partagés entre la perspective d’un marché médiatique libre sans nouvelle augmentation des subventions et l’importance de garantir la qualité de l’information nécessaire à la démocratie directe.

Recommandation de la Chambre patronale
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Les médias suisses sont sous pression. Depuis 2003, près de 70 titres ont disparu. Une des raisons? La baisse des recettes publicitaires. Ces dernières ont chuté de 1,1 milliards de francs depuis 18 ans. Cet argent a été redirigé vers de grandes plateformes internet internationales occasionnant de graves difficultés financières pour les médias locaux et régionaux en Suisse.

Dans ce contexte, le Conseil fédéral et le Parlement ont édicté une loi visant à renforcer les médias locaux et régionaux. Celle-ci prévoit différentes mesures:

  • Un rabais sur la distribution des journaux en abonnement. Ce soutien sera étendu aux titres à plus grand tirage et augmentera de 30 à 50 millions de francs, et 40 millions de francs seront alloués à la distribution des journaux tôt le matin.
  • Un rabais sur la distribution de la presse associative. Les fonds alloués à ce rabais passeront de 20 à 30 millions de francs par an.
  • Pour les médias en ligne: 30 millions de francs par an afin de garantir que les habitants de toutes les régions du pays puissent s’informer via internet.
  • Pour les radios locales et les télévisions régionales: une augmentation du soutien de 28 millions de francs par an au maximum.
  • Pour tous les médias: une augmentation du soutien de 23 millions de francs par an permettant de financer par exemple la formation et la formation continue des journalistes.

 

Ces mesures – dont le montant serait augmenté de 151 millions de francs et s’élèverait au total à 287 millions de francs par an – seraient financées grâce aux recettes de la redevance de radio-télévision existante (Serafe) et au budget de la Confédération. A noter que les mesures destinées aux journaux et
aux médias en ligne prendront fin après sept ans.

Un référendum a été déposé en octobre 2021 par un comité qui estime que les aides prévues sont un gaspillage de l’argent du contribuable qui profitera aux magnats des médias. Selon eux, une démocratie vivante a besoin de médias indépendants, or les médias bénéficiant d’une aide de l’État sont sous contrôle. Les opposants à cette loi y voient aussi une inégalité de traitement puisqu’aucune subvention n’est prévue pour les médias gratuits.

Les partisans mentionnent que cette loi vise à éviter la disparition d’autres journaux ou de radios privées. Selon eux, le soutien des médias est le seul moyen de garantir une information de qualité aux habitants de toutes les régions du pays. Ce point est jugé essentiel pour la population et pour la démocratie directe. D’ailleurs, la nouvelle loi prévoit que toutes les parties du pays et toutes les régions linguistiques continuent d’être couvertes par les médias. Elle soutient donc les médias régionaux de petite et moyenne taille. Il est également nécessaire de souligner que cette loi garantit l’indépendance des médias. D’abord car ce principe est inscrit dans la Constitution, mais aussi car les soutiens ont été conçus de manière à
éviter toute influence de la part des autorités fédérales sur le contenu des articles ou des émissions.

Les membres de la Chambre patronale sont entrés en matière sur le sujet mais ont décidé de laisser la liberté de vote. Les membres étaient partagés entre la perspective d’un marché médiatique libre sans nouvelle augmentation des subventions et l’importance de garantir la qualité de l’information nécessaire à la démocratie directe.