Initiative « Mieux vivre à la retraite »


(initiative pour une 13e rente AVS) »

L’initiative populaire « Mieux vivre à la retraite (initiative pour une 13e rente AVS) », lancée par l’Union syndicale suisse, demande l’instauration d’une 13e rente AVS pour tous les bénéficiaires. Ce supplément ne doit entraîner ni la réduction des prestations complémentaires, ni la perte du droit à ces prestations.

A l’heure actuelle, la rente mensuelle complète – calculée sur une durée de 44 années de cotisations – atteint entre 1225 francs et 2450 francs par mois pour une personne seule. Pour un couple marié, la rente est plafonnée à 150 % et correspond donc à 3675 francs au maximum. L’acceptation de cette initiative permettrait d’améliorer les prestations de vieillesse de l’AVS. Cependant, elle aurait d’importantes conséquences :

  • Les prestations supplémentaires entraîneraient des dépenses additionnelles d’environ 5 milliards de francs en 2032, aggravant encore la situation financière de l’AVS. Ce montant correspond à environ 0,8 % de cotisations salariales ou à 1,1 point de TVA. Selon les perspectives financières actuelles, l’AVS présentera un déficit de répartition de près de 4,7 milliards de francs dans le régime actuel en 2032.
  • Cette 13e rente de vieillesse AVS entraînerait des injustices. D’une part, un tel supplément ne se justifie pas pour tous les retraité·e·s du point de vue de la politique sociale. D’autre part, les bénéficiaires d’une rente de vieillesse en profiteraient non seulement pour ce qui est du montant annuel de leur rente, mais aussi dans le cadre des prestations complémentaires, alors que les prestations des bénéficiaires d’une rente d’invalidité ou de survivants seraient calculées à un niveau inférieur. Il est important de rappeler que les prestations complémentaires permettent au système social suisse de remplir sa mission de couverture des besoins vitaux dans son ensemble.

Rappelons encore que la réforme concernant la stabilisation de l’AVS (AVS21), adoptée par le peuple le 25 septembre 2022, permet de garantir le financement de l’AVS et de ses prestations pour les dix prochaines années environ.

Plutôt que de procéder à une coûteuse extension des prestations pour tous, il serait préférable d’améliorer de manière ciblée la prévoyance vieillesse des assuré·e·s aux revenus modestes. Pour ce faire, une réforme de la LPP est nécessaire.

 

  • La Chambre patronale a décidé à l’unanimité de rejeter cette initiative.